Jacques Piquée : Le tournesol ou hélianthe annuel

Le tournesol ou hélianthe annuel(Helianthus annuus) de la famille des astéracées.
Noms vernaculaires : grand soleil, soleil commun, soleil des jardins…
Introduit au 16ème siècle d’Amérique du Nord en Europe par les Espagnols, le tournesol y est longtemps resté une plante ornementale. Arrivé en Russie dans le courant du 18ème siècle, il gagne le statut de plante cultivée pour ses graines riches en huile de grande valeur nutritive.
Dans ce pays, l’église orthodoxe interdisait la consommation de produits gras pendant le carême mais comme le tournesol ne figurait pas dans la liste des denrées proscrites, il fut logiquement largement utilisé par les populations locales pour détourner l’interdit. Il fut même l’objet de travaux de sélection par les agronomes pour en améliorer la teneur en huile.
En France, la culture à grande échelle du grand soleil (culture industrielle) date des années 60.
Depuis, elle s’est largement imposée un peu partout au point que l’huile de tournesol a largement supplanté l’huile d’arachide et figure en première place dans les rayons des substances oléagineuses comestibles.

Etymologie
Le nom scientifique générique est la contraction de deux racines grecques, helios qui désigne le soleil et anthos qui signifie fleur. La grosse inflorescence du tournesol évoque effectivement une représentation stylisée de l’astre du jour.

Le nom spécifique vient du latin et indique que le cycle végétatif de la plante est annuel.

Description

Le tournesol est une plante herbacée annuelle robuste et de croissance rapide. La tige généralement peu ramifiée atteint largement un mètre cinquante à un mètre quatre- vingt en quelques mois. Certaines variétés dépassent même les trois mètres. A l’inverse, il existe des sélections de variétés naines ne dépassant pas soixante centimètres à usage plutôt ornemental.
Les feuilles alternes et longuement pétiolées sont cordiformes, fortement pubescentes et rugueuses au toucher. Pendant toute la période de croissance qui précède la floraison, la plante entière semble suivre la course journalière du soleil. Ce phénomène sous l’influence des hormones végétales est appelé héliotropisme et est à l’origine de son nom français contraction de l’expression « qui tourne avec le soleil ». Cette particularité remarquable, qui assure un maximum d’exposition à la lumière et donc une photosynthèse optimale, cesse avec la floraison qui intervient en juillet-août.
A cette époque, un champ de tournesol en fleur évoque une foule en prière dirigée vers l’est !
Comme chez toutes les astéracées, la « fleur » de tournesol est en réalité une grosse inflorescence appelée capitule et constituée de nombreuses vraies fleurs placées à «touche touche » sur un réceptacle épais. Les fleurs de la périphérie forment un rang de fleurs ligulées stériles de couleur jaune le plus souvent bien qu’il existe des variétés anthocyanées aux coloris brun – rouge. Les autres fleurs tubulées et hermaphrodites sont disposées sur des spirales qui s’enroulent soit dans le sens des aiguilles d’une montre soit dans le sens contraire. Elles s’épanouissent de l’extérieur vers l’intérieur et produisent du pollen et du nectar en abondance si bien que le tournesol est une plante de grande culture très mellifère. Il n’est pas rare d’observer plusieurs abeilles présentes simultané-
ment sur le même capitule. Celui-ci se penche progressivement au cours de la floraison et de la formation des graines relativement volumineuses. Ce sont des akènes riches en huiles très appréciées aussi bien pour l’alimentation humaine que pour l’alimentation animale.
Avec le colza et l’olivier, le tournesol est la troisième plante oléagineuse de grande culture qui permet à la France d’être largement autosuffisante en matières grasses à divers usages. Comme l’huile de colza, l’huile de tournesol peut, entre autres, être utilisée comme biocarburant.
Le saviez-vous ?
– Les nombreux travaux de l’INRA de Montfavet ont démontré l’action indispensable des pollinisateurs et notamment des abeilles pour laproduction des graines de tournesol. Des capitules emballés dans de la gaze et soumis à la seule action du vent restent quasiment stériles ne produisant que très peu d’akènes.
– Il existe chez les apiculteurs «une affaire tournesol». Avec l’extension généralisée de cette culture, la production de miel en France a connu un bond spectaculaire. Dans le centre et le Sud–Ouest, la production dépassait souvent la cinquantaine de kilogrammes par ruche. Or, dans les années 90, les apiculteurs constatèrent une baisse brutale de cette production et une mortalité anormale des colonies. Après enquête minutieuse, il est apparu que les plantes issues des graines enrobées avec des insecticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes étaient à l’origine de ces hécatombes. Depuis, le tournesol est devenu l’emblème de la lutte des apiculteurs contre l’utilisation des pesticides et contre l’hégémonie du lobby des grandes firmes de produits phytosanitaires.

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